
Je rêve d’une maison qui sent la lasagne, le coq au vin et le gâteau moka ; d’une cuisine dans laquelle mes parents seraient en train de s’affairer ; de plats gratinés… Clairement, l’hiver approche.
Je rêve d’une maison qui sent la lasagne, le coq au vin et le gâteau moka ; d’une cuisine dans laquelle mes parents seraient en train de s’affairer ; de plats gratinés… Clairement, l’hiver approche.
Ça pourrait être une inspirante histoire d’immigration, d’épiphanie après une surcharge de travail ou d’entrepreneuriat… Mais c’est surtout celle d’une femme qui crée des remous en exposant les aspects plus sombres du vin nature (celui qu’on aime boire à la fois parce qu’il est délicieux et qu’il nous fait sentir vertueux).
Lorsque j’arrive au Jardin de la Pépinière — magnifique espace public du quartier Hochelaga-Maisonneuve —, Audrey Tessier est en train de répartir une trâlée de patates grelots dans de grands paniers. Elle me tend une main gantée en m’avouant que les rencontres formelles la rendent un peu nerveuse…
C’est en congé de maternité qu’Anna Demay a eu l’idée de lancer Miam, le tout premier magazine jeunesse d’ici voué à l’alimentation. Un outil pour initier les enfants à la culture culinaire québécoise et « rendre la tomate aussi intéressante qu’un tricératops »…
« Mes amis s’achetaient des maisons ou faisaient des bébés… J’imagine que j’avais aussi besoin d’un défi de trentenaire ! »
Elles ne se doutaient pas que les gens avaient tant besoin d’aide pour se nourrir.
Elles sont huit femmes. La plupart d’entre elles ont présenté une demande d’asile. En attendant de savoir si elles pourront rester au Canada ou non, elles cuisinent.
« Une chance qu’il y a des places comme ça qui existent. »
Je suis souvent gênée quand vient le temps de commander un café. Je ne comprends rien au jargon et j’ignore comment déguster la boisson. Pour éviter de me mettre dans l’embarras, je demande donc un bon vieux café filtre.
Je leur dois les patates écrasées, les ramens au fromage et kimchi, les cornichons-minute. Je leur dois la majorité de mes explorations culinaires, en fait. Pourtant, elles ne sont pas cheffes. Juste amatrices de bonne bouffe et actives sur Instagram…
Ça peut commencer dès l’enfance, par exemple avec les banquets du village gaulois dans les Astérix. Lorsqu’on découvre que les mots et les livres peuvent donner faim, que lire ouvre l’appétit, littéralement, et pas juste l’esprit. J’ai été déçue la première fois que j’ai mangé du sanglier, parce que je n’avais en tête que la pièce dodue et juteuse dont s’empiffre Obélix. Mais quand l’appétit va, tout va, n’est-ce pas ?
« Je n’ai pas d’enfant, mais j’espère que je vais laisser un peu de moi chez ces personnes-là… J’espère que je leur fais autant de bien qu’elles m’en font. »